Lost in translation

L’humour déjanté des Anglais n’a pas de limite et l’anglais n’a plus de frontières.

Les Français et le français, thèmes favoris, reviennent régulièrement dans leurs médias.

Eddie Izzard qui parle  français comme en témoigne le document ci-dessous, s’est produit à l’Olympia en avril 2013.  Dans cet extrait, il évoque quelques inepties relatif à l’enseignement du français dans les écoles britanniques.

Lost in Translation

If Anglais est allowé dans les rooms de classe, Français will becomez une “dead language”, pensent les grandes fromages. Sacré bleu!

Le newspaper français, Libération, a publishée son front page entirement en Anglais, pour l’édification de le gouvernment Socialiste de Monsieur Hollande. Maintenant, le law de France ne permits pas les universités à teach les lessons en Anglais. Les grandes fromages de la vie culturelle français think que if Anglais est allowé dans les rooms de classe, Français will becomez une “dead language” – mais, dit Libération, c’est un objection très silly. “Teaching in English: Let’s do it now”, il a dit. “Let’s stop behaving like the last representatives of a Gaulish village under siege.” Ici en Angleterre, sur l’autre main, nous should être envieux. Notres enfants et étudiants, suffisament good at parlering français pour understander une classe entire en la langue? Nous devrions bleedin’ coco.

Ce texte trouvé dans le Daily Telegraph de cette semaine a fait rire beaucoup de lecteurs francophiles.

En fait, cet article fait suite à une polémique sur l’anglais qui  enflamme les amphithéâtres selon Libération. La ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche a osé suggéré que proposer de cours en anglais donnerait à la France une place plus importante à l’échelle mondiale.

Le français à l’université, une marginalisation de la pensée française et cela est dommage !

http://www.liberation.fr/societe/2013/05/20/l-anglais-enflamme-les-amphis_904358

« Peut-on aimer Proust, en débattre doctement à cinq autour d’une table et étudier dans une langue autre que le français ? En instillant le doute, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, qui voulait convaincre de l’urgence d’autoriser des cours en anglais à la fac, a produit le résultat inverse. Elle a relancé une vieille polémique où se mêlent les défenseurs d’une identité nationale menacée par l’anglais, et des voix pragmatiques craignant qu’une expansion mal maîtrisée débouche sur une vision anglo-saxonne du monde » écrit Véronique Soulé dans Libé.

Offrir notre savoir et notre savoir-faire a un prix : le compromis !

«L’Inde compte 60 millions d’informaticiens et ne nous envoie que

 3 000 étudiants, explique-t-elle. Il faut multiplier les partenariats et, pour cela, proposer des cours en anglais. Sinon, nous resterons à cinq spécialistes de Proust autour d’une table.»

 Pour Geneviève Fioraso, la France a pris du retard dans la compétition pour former les élites mondiales.

  • 13% d’étudiants étrangers pourrait venir étudier en France.
  • La France est cinquième parmi les principaux pays d’accueil.
  • La Chine, L’Inde, la Corée du Sud, etc. – ont décidé de miser sur la formation et vont envoyer de plus en plus de jeunes à l’étranger. Pour quoi pas en France ?
  • le français n’est pas attractif, en fait c’est  «un obstacle,

Evidemment parmi les rebelles classiques, l’Académie française fustige qu’une telle mesure  «favorise une marginalisation de notre langue». Certains intellectuels, le plus souvent  des scientifiques, clament que l’anglais est déjà la langue véhiculaire incontournable (appelée aussi le «globish» ou global english) et que lutter contre est un combat d’arrière-garde. D’autres, tout en reconnaissant cet état de fait, s’inquiètent d’une dynamique sans fin, prélude à une homogénéisation de la pensée.

La loi Toubon de 1994

Si la loi Toubon de 1994 stipule que le français est la langue de l’enseignement, on dénombre 790 formations intégralement ou en partie en anglais, la grande majorité dans les écoles de commerce et d’ingénieurs. Or peu de gens savent que c’est seulement depuis 1992, et l’article 2 de la Constitution qui  stipule bien que «la langue de la République est le français». Avant c’était quelle langue ?

To be or not to be: that is the question:

To be, or not to be: that is the question:
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them? To die: to sleep;
No more; and by a sleep to say we end

La majorité des étudiants de fac ne sont pas capables de suivre des cours en anglais. En France, un bachelier, aussi bon soit-il à l’écrit, a souvent du mal à l’oral. Les universités devront donc renforcer l’enseignement en anglais si elles veulent que leurs étudiants puissent suivre des cours aux côtés des étrangers, le but affiché étant la mixité des cursus, en français et en anglais.

Qui va payer pour cela en période de crise?

Tout n’est pas perdu. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

 Il faut d’abord rappeler que le français a mis du temps à s’imposer dans notre propre pays. on parlait surtout en langues régionales (une bonne quinzaine dans l’Hexagone). Après tout, il faut être réaliste, ne pas se voiler la face, le français n’est que la huitième langue parlée dans le monde, l’anglais étant numéro 2 derrière le chinois).

le français sait aussi se défendre. S’il s’enrichit désormais massivement auprès de l’anglais, il n’a cessé d’emprunter. A l’arabe, dès le Xe siècle, avant de se jeter au XVIe siècle sur l’italien, à qui l’on peut dire merci pour les caresses, les esquisses ou les caleçons… Ensuite, parlez tranquilles braves gens, l’Etat veille.

Selon Xavier North, délégué général à la langue française au ministère de la Culture.. «nous avons plus emprunté à l’anglais lors de ces dix à vingt dernières années que tout au long du siècle dernier. Parfois même en conservant la prononciation comme « standing ovation » ou « stock-option »

L’anglais est déjà bien présent dans notre parlé quotidien et professionnel.

Let’s stop behaving like the last representatives of a Gaulish village under siege,” a dit le Libération newspapier

Post-it.

« Mais il faut faire surtout, depuis 1996, avec 17 commissions de terminologie (du transport à l’électronique en passant par l’audiovisuel) qui chaque année cherchent à enrichir notre langue avec de nouveaux mots (entre 300 et 400 par an) soumis à l’Académie française, avant d’être publiés au Bulletin officiel«Ce sont à 95% des termes techniques, mais il y en a 5% d’usage courant», précise Xavier North qui égrène quelques succès comme VTT (plutôt que mountain bike), marque-page (bookmark), souris (mouse), navette (shuttle), etc. Et quelques gros plantages aussi, tels les mignonnes «frimousses» qui rêvaient de dégommer les smileys, ou les «papillons» qui n’ont pas réussi à pulvériser les Post-it. Mais qu’importe «la terminologie n’est pas une science exacte», admet Xavier North qui croit très fort à la victoire – sur le long terme – de courriel sur e-mail. Mais passons.

Le français est donc bien vivant. La preuve aussi par tous les mots qu’il a su exporter vers l’anglais. Et pas des moindres. Comme «femme fatale», «à gogo», «charlatan», «hors-d’œuvre», «coup d’éclat»… Et cela ne mollit pas. En 2012, parmi les «dix mots de l’année 2012», retenus par Merriam Webster, le très gros éditeur de dictionnaires outre-Atlantique, caracolaient aux deuxième et troisième places : «touché» et «bigot». Tellement smart, pour reprendre un mot déjà cher à… Proust. »

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